Erreurs de pensées démoralisantes

« Ne vous contentez jamais d’accepter les faits qui correspondent à votre seule façon de voir. »

Statue d'une femme qui semble réfléchir.

De ÁWá (Own work), CC-BY-SA-3.0, via Wikimedia

L’évaluation que l’on fait d’une situation est influencée par nos croyances. Les personnes déprimées sont généralement sous l’emprise d’un certain type de convictions, dont voici un échantillon :

  • Je ne peux pas être heureux si je n’obtiens pas ce que je veux.
  • Les erreurs que j’ai commises prouvent que je suis un incapable.
  • Je dois nécessairement être aimé de tous pour être heureux.
  • Certaines personnes m’ont rejeté, donc je suis sans attrait pour les autres.
  • Je ne peux être heureux si j’ai des problèmes.
  • Je dois me comporter de manière à être approuvé par tous mes collègues.
  • Ce que je veux est un minimum. Il est inacceptable que je ne l’ai pas.
  • Mon bonheur ne dépend pas de moi. Il dépend plutôt d’événements et de conditions extérieurs.  
  • La vie doit être facile.

Nos croyances sont à la base de notre perception de la réalité. Chez les personnes déprimées, ce phénomène est à l’origine d’interprétations erronées. Ces interprétations sont cohérentes par rapport à leurs convictions, mais illogiques par rapport à la réalité objective. Ce processus de pensées qui biaise ainsi la réalité est appelé distorsion cognitive. Voici un exemple :

« Le Filtre : Distorsion cognitive qui consiste à se concentrer exclusivement sur une petite partie d’une situation ou d’un évènement. En d’autres termes, il s’agit de focaliser sur un détail et en déduire tout le contexte. Par exemple : un athlète gagne une compétition, mais au lieu de s’en réjouir, il passe plusieurs jours à ressasser les petites erreurs qu’il a commises pendant la compétition. »

Il existe plusieurs autres distorsions cognitives. Elles sont décrites à l’adresse suivante :
    Influencer nos émotions par la pensée

Chez une personne sévèrement déprimée, les distorsions cognitives se produisent de façon automatique. Pour contrer ce phénomène, l’approche cognitive propose une démarche de conscientisation, c’est-à-dire d’observation des pensées dans les moments de stress ou de tristesse. Ceci afin de déterminer si ces interprétations correspondent à la réalité. L’évaluation d’une interprétation peut être facilitée en utilisant les questions suivantes :

Les 12 questions suivantes portent sur une situation perçue comme traumatisante, par exemple un échec au travail :

  1. Est-ce que j’ai adopté cette opinion trop rapidement ? Est-ce que je me suis donné suffisamment de temps pour y réfléchir ?
  2. Est-ce que j’ai suffisamment d’informations pour avoir cette opinion maintenant ? En d’autres termes, est-ce que je devrais plutôt reconnaître mon ignorance pour l’instant ?
  3. Est-ce que mes opinions sont souvent orientées dans la même direction ? Si oui, est-ce possible que mes conclusions soient influencées par mes préjugés ou par mon milieu ?
  4. Si je n’étais pas stressé ou fatigué, est-ce que je serais d’accord avec mon opinion actuelle ?
  5. Est-ce possible que mes sensibilités et peurs influencent mon interprétation de la situation ?
  6. Est-ce que d’autres personnes dans la même situation seraient moins alarmistes que moi ?
  7. Qu’est-ce que je dirais à un ami qui serait déprimé comme je le suis ?
  8. Les informations dont je dispose me permettent-elles réellement d’aboutir à cette seule conclusion ? Existe-t-il d’autres interprétations de la situation ? Si oui, est-ce que j’ai suffisamment évalué la validité de ces autres conclusions ?
  9. Quelle sera ma perception de cette situation dans un an ? Est-ce possible que ma frustration ne soit plus alors qu’un vague souvenir sans importance ?
  10. Est-ce que j’ai une vision trop pessimiste de la situation ? En d’autres termes, est-ce que je surévalue la probabilité que les choses tournent ?
  11. Que se passera-t-il si je continue à penser de cette façon ?
  12. Quelle autres façons de penser seraient plus encourageante et plus utile ?

Limite : consultation de thérapeutes professionnels
Cet article ne remplace d’aucune façon la consultation de thérapeutes : psychologues, médecins, psychiatres… Les gens déprimés qui en ont besoin doivent consulter ceux-ci.

« Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère qu’il va changer, le réaliste ajuste ses voiles. » William Arthur Ward

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