Fable sur les difficultés du partage

Un jour, Nasreddine, le fou sage, sortait de la mosquée accompagné de son voisin Moustafa. Devant la porte, il y avait un homme endormi. C’était un pauvre mendiant qui passait ses journées et ses nuits dehors, qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, qu’il fasse froid ou qu’il fasse chaud, pour la simple raison qu’il n’avait pas de maison.
– Laisser cet homme dans la rue est une honte pour la communauté, dit Nasreddine. Si j’avais deux maisons, je lui en aurais donné une.
– C’est vrai ? dit le voisin.
– Sans aucun doute ! Il faut partager dans la vie !
– Et supposons que tu aies deux jardins, tu lui en donnerais un ?
– Absolument !
– Et si tu avais deux chevaux ?
– Il va de soi que je lui en donnerais un.
– Et si tu avais deux vaches ?
– Je lui donnerais la plus belle.
– Magnifique ! Et si tu avais deux poules ?
– Ah non ! Il n’en est pas question.
– Je ne comprends pas : comment peux-tu lui refuser une poule alors que tu as accepté de lui donner une maison, un jardin, un cheval et une vache ?
– C’est que je n’ai pas deux maisons, ni deux jardins, encore moins deux chevaux ou deux vaches, mais j’ai deux poules.

*** Fin de la fable ***

Avec d’humour, Nasreddine nous pointe du doigt les limites de notre générosité. Il est en effet facile de tout donner en parole, surtout ce qu’on ne possède pas. Mais notre réalité de tous les jours est bien différente. Nous sommes plus attachés à nos possessions que nous voulons bien le croire.

Une grosse poule dans un près.

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