Un soir, cinq étudiants universitaires sortirent faire la fête jusqu'aux petites heures, oubliant totalement qu’un examen important avait lieu le lendemain. Complètement épuisés, ils ne purent se présenter à l’épreuve le matin venu.
Pour éviter les conséquences de leur imprudence, ils mirent au point un stratagème. Dans un élan de solidarité douteuse, ils décidèrent d’aller voir leur professeur et lui racontèrent qu’en revenant vers le campus, leur voiture avait subi une crevaison. Selon leur récit, ils avaient dû marcher pendant des heures, arrivant donc bien trop tard pour pouvoir participer à l’examen.
Le professeur les écouta attentivement, sans sourciller ni poser de questions. Puis, calmement, il leur proposa de repasser l’épreuve trois jours plus tard. Les étudiants, à la fois soulagés et surpris par tant de compréhension, acceptèrent sans hésiter.
Arriva le jour J. Les cinq étudiants, reposés et confiants, se présentèrent au bureau du professeur. Celui-ci les répartit dans des salles différentes, soigneusement isolées les unes des autres. L’examen, en apparence très simple, ne comportait que deux questions :
Votre nom : __________ (10 points)
Quel pneu a crevé ? (90 points)
( ) avant droit
( ) avant gauche
( ) arrière droit
( ) arrière gauche
Morale de l’histoire :
Le professeur n’a pas puni les étudiants de manière traditionnelle. Il leur a tendu un miroir — celui de leur propre incohérence. Le mensonge, dès qu'il est confronté à la précision des faits, s’effondre de lui-même. Cette épreuve ne sanctionne pas par la force, mais par l’intelligence. C’est une justice silencieuse, où la vérité réclame ses droits sans élever la voix, et où nos contradictions finissent par former le piège que nous avons nous-mêmes tissées.