Histoire : Une entraide créative à l’hôpital

Jeune homme couché sur le dos à l'hôpital portant un collier cervical

Auteur de cette image : Maeson Elleman

À la suite d’un grave accident, un homme est amené en matinée dans une chambre d’hôpital comportant deux lits. À cause d’un problème cervical, il doit être couché sur le ventre sur une civière adaptée, il ne peut même pas se retourner. La tête vers le bas, il regarde constamment le plancher. Le second lit de la chambre près de l’unique fenêtre est occupé par une femme âgée atteinte d’un cancer avancé.

La douleur est intense pour l’homme blessé. Heureusement, il a une compagne de chambre. Étant près de la fenêtre, elle décrit ce qu’elle voit à l’extérieur pour faire la conversation. Pour se distraire de sa douleur, l’homme dit être intéressé par la scène. Il demande donc davantage de détails.

Heureuse de la demande, la dame décrit tout ce qu’elle peut voir dehors. Elle explique que la vue de la chambre donne sur un parc avec un étang. Par une belle journée de printemps, les canards jouent sur l’eau tandis que des enfants font voguer leurs modèles réduits de voiliers. Des amoureux marchent bras dessus bras dessous sur un long sentier. De grands arbres donnent de l’ombre a des enfants occupés à jouer. Puis la conversation s’étent sur divers sujets. Chacun raconte l’histoire de sa vie. Un début de complicité s’établit entre cette femme condamnée par un cancer et cet homme gravement blessé.

Le lendemain matin, le soleil inonde la chambre d’une chaude lumière. Une infirmière entre et trouve la dame sans vie, elle était décédée pendant la nuit.

Quelques heures plus tard, l’homme put enfin être tourné sur le dos. Il est heureux de pouvoir enfin regarder lui-même par la fenêtre. Il tourne la tête péniblement. Il allait finalement pouvoir admirer le beau paysage décrit par la dame. Mais par la fenêtre, il ne voit qu’un mur de briques. L’homme demande à l’infirmière pourquoi sa défunte compagne de chambre avait menti en décrivant un beau parc. Voici sa réponse :
« Cette dame était aveugle. Elle ne pouvait même pas voir le mur devant la fenêtre. Peut-être a-t-elle juste voulu vous changer les idées pendant vos heures de douleurs intenses. »

L’homme resta silencieux, absorbé par la révélation. Il regarda le mur de briques, mais en pensée, il imaginait le parc, les canards, les enfants qui jouaient, les amoureux qui se promenaient. Il sentit une chaleur l’envahir, une gratitude immense pour cette femme qui, malgré sa propre douleur et son destin inévitable, avait choisi de lui offrir un monde de beauté et de paix. Il comprit alors que le véritable paysage n’est pas celui qu’on voit par la fenêtre, mais celui qu’on porte dans son cœur. La femme aveugle lui avait offert une vision plus précieuse que celle que ses yeux auraient pu lui donner. Elle lui avait montré comment voir au-delà des murs de briques de la vie, comment trouver la beauté même dans les moments les plus sombres.

Chaque jour, il se souvenait de la femme et du parc qu’elle avait peint avec ses mots. Il raconta son histoire à tous ceux qui venaient lui rendre visite, transformant sa chambre d’hôpital en un lieu de partage et d’inspiration. Et même si la fenêtre donnait toujours sur un mur de briques, pour lui, elle donnait sur un magnifique parc baigné de soleil. Ainsi, même dans l’adversité, l’homme blessé trouva une harmonie, une raison de mieux aimer la vie. Il réalisa que la véritable vision ne dépend pas de ce que l’on voit, mais de la manière dont on voit. Et dans son cœur, il remercia toujours la femme qui lui avait appris à voir avec les yeux de l’âme.

*************** Fin de l’histoire ***************

Idée originale : auteur inconnu
Texte : Denis St-Pierre

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