Citations de Simone WEIL

    Photo de Simone Weil à environ 20 ans

    Simone WEIL

  • L’œuvre d’art que je ne fais pas, personne ne le fera.
  • Le triomphe de l’art est de conduire à autre chose que soi.
  • L’attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité.
  • Nous ne possédons rien au monde, car le hasard peut tout nous ôter.
  • Aimer un être, c’est tout simplement reconnaître qu’il existe autant que vous.
  • Dès qu’on a pensé quelque chose, chercher en quel sens le contraire est vrai.
  • Les opprimés en révolte n’ont jamais réussi à fonder une Société non oppressive.
  • Ce monde est la porte d’entrée. C’est une barrière. Et, en même temps, c’est le passage.
  • L’obéissance à un homme dont l’autorité n’est pas illuminée de légitimité, c’est un cauchemar.
  • Ne pas chercher à ne pas souffrir ni à moins souffrir, mais à ne pas être altéré par la souffrance.
  • C’est en allant au fond de nous-même, que nous pouvons découvrir que nous avons exactement ce que nous désirons.
  • On meurt pour ce qui est fort, non pour celui qui est faible. Mourir pour ce qui est fort fait perdre à la mort son amertume.
  • L’avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien ; c’est nous qui, pour le construire, devons tout lui donner, lui donner notre vie elle-même.
  • Plus le niveau de la technique est élevé, plus les avantages que peuvent apporter des progrès nouveaux diminuent par rapport aux inconvénients.
  • Impossible de pardonner à qui nous a fait du mal, si ce mal nous abaisse. Il faut penser qu’il ne nous a pas abaissé, mais a révélé notre vrai niveau.
  • Quand une âme est parvenue à un amour qui emplit également tout l’univers, cet amour devient ce poussin aux ailes d’or qui perce l’œuf du monde.
  • Le mot de révolution est un mot pour lequel on tue, pour lequel on meurt, pour lequel on envoie les masses populaires à la mort, mais qui n’a aucun contenu.
  • Qui ne choisit pas choisit mal. Avoir raison peut être une prison. Pour sortir de cette prison, il faut se mettre à la place des autres. Le génie est la vertu surnaturelle de l’humilité dans le domaine de la pensée.
  • J’ai beau mourir, l’univers continue. Cela ne me console pas si je suis autre que l’univers. Mais si l’univers est à mon âme comme un autre corps, ma mort cesse d’avoir pour moi plus d’importance que celle d’un inconnu.
  • L’espérance est la connaissance que le mal qu’on porte en soi est fini et que la moindre orientation de l’âme vers le bien, ne durât-elle qu’un instant, en abolit un peu, et que, dans le domaine spirituel, tout bien, infailliblement, produit du bien.
  • L’enracinement reste peut-être le besoin le plus important de l’âme humaine. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l’existence d’une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d’avenir.
  • La plénitude de l’amour du prochain c’est simplement d’être capable de lui demander : « Quel est ton tourment ? » On peut ajouter : et ne pas hésiter à lui avouer notre tourment à nous. Car l’amour du prochain avant tout, est échange. L’échange est difficile entre gens qui se croient différents les uns des autres ; supérieurs ou inférieurs, le problème est le même. Si un jour le monde trouve la paix ; c’est parce que l’homme aura appris à communiquer avec l’homme. (La joie par l’évangile)
  • Il faut mettre des bornes à l’égoïsme et à l’orgueil. (L’enracinement)
  • La joie est notre évasion hors du temps. (La connaissance surnaturelle)
  • La vie les vend cher, les progrès qu’elle fait faire. (La condition ouvrière)
  • Désirer échapper à la solitude est une lâcheté. (La pesanteur et la grâce)
  • La beauté, c’est l’harmonie du hasard et du bien. (La pesanteur et la grâce)
  • La politique m’apparaît comme une sinistre rigolade. (La condition ouvrière)
  • L’homme est libre de consentir ou non à la nécessité. (Les intuitions pré-chrétiennes)
  • L’enfer est du néant qui a la prétention et donne l’illusion d’être. (La pesanteur et la grâce)
  • Rien au monde ne peut empêcher l’homme de se sentir né pour la liberté. (Oppression et liberté)
  • Accepter le mal qu’on nous fait comme remède à celui que nous avons fait. (La pesanteur et la grâce)
  • La beauté séduit la chair pour obtenir la permission de passer jusqu’à l’âme. (La pesanteur et la grâce)
  • L’enfer c’est de s’apercevoir qu’on n’existe pas et de ne pas y consentir. (La connaissance surnaturelle)
  • L’intérêt est un principe d’action égoïste qui ne peut engendrer des maux illimités. (Oppression et liberté)
  • Pour se rendre invisible n’importe quel homme n’a pas de moyen plus sûr que de devenir pauvre. (Cahiers)
  • On ne possède que ce à quoi on renonce. Ce à quoi on ne renonce pas nous échappe. (La Pesanteur et la Grâce)
  • Parmi les êtres humains, on ne reconnaît pleinement l’existence que de ceux qu’on aime. (La pesanteur et la grâce)
  • Toutes les tragédies que l’on peut imaginer reviennent à une seule et unique tragédie : l’écoulement du temps. (Leçons de philosophie)
  • Le présent, nous y sommes attachés. L’avenir, nous le fabriquons dans notre imagination. Seul le passé, quand nous ne le refabriquons pas, est réalité pure. (La pesanteur et la grâce)

Courte biographie de Simone Weil (1909 – 1943) :

Simone Weil était une philosophe, mystique et militante française connu pour ses réflexions sur l’ injustice sociale, la spiritualité et la culture. Elle est née le 3 février 1909 à Paris et est décédée le 24 août 1943 à Ashford, en Angleterre. Weil a étudié la philosophie, la littérature et les mathématiques avant de devenir enseignante et militante. Elle est surtout connue pour ses écrits sur la justice sociale et la culture, dans lesquels elle défend une conception de la justice fondée sur l’égalité et la compassion. Weil a également publié de nombreux ouvrages sur la spiritualité, notamment « La Pesanteur et la Grâce » et « Lettres à un religieux ». Ses écrits ont exercé une grande influence sur la pensée occidentale et sont encore lus et grandement appréciés aujourd’hui.