Raisonner pour transformer les épreuves

« La vérité est donnée à ceux qui ont la sagesse de bien raisonner. »

Chaque situation désagréable peut être améliorée en changeant notre perception de celle-ci. Chacun a terminé son enfance avec une conformation psychique qui le pousse à voir les choses d’une certaine manière. Maintenant que nous sommes adultes, il est utile de nous interroger sur nos opinions et nos comportements ainsi hérités de notre passé.

Nous sommes tous confrontés de temps à autre à des épreuves, petites et grandes. Nos opinions automatiques (héritées en grande partie de notre enfance) ne sont pas nécessairement appropriées pour bien réagir. Il est donc utile d’analyser chaque difficulté, plutôt que de laisser notre conditionnement dicter notre comportement.

« Certains regardent la vase au fond de l’étang, d’autres contemplent la fleur de lotus à la surface de l’eau, il s’agit d’un choix. » Raphaëlle Giordano

Lorsque je suis confronté à une situation difficile, j’essaie de raisonner : « Bon, je perçois présentement les choses selon un certain angle ; mais il existe peut-être une autre perspective qui peut régler ou amenuiser ce problème. Je vais donc explorer différentes façons de voir cette situation… » Cette attitude fait en sorte que je considère la difficulté comme une matière première sur laquelle je peux travailler :

Deux voitures se suivent de près sur une route sinueuse.

ACROFAN [CC BY-SA 3.0 or CC BY-SA 3.0] Wikimedia

Exemple 1 de raisonnement : ralenti par une voiture

Je conduis sur une route trempée et je suis ralenti par une voiture devant moi qui roule seulement à 80 km/h, alors que je veux rouler à 90 km/h. Mon désir de rouler à cette vitesse est entièrement arbitraire, il est conséquemment possible que j’aie tort. Il est préférable de rouler ici à 80 km/h. L’automobiliste, qui me ralentit, m’a peut-être évité un accident que ma plus grande vitesse aurait causé. À tout le moins, il me fait économiser un peu d’essence.

Exemple 2 de raisonnement : retard à un rendez-vous

Depuis 15 minutes, j’attends impatiemment un ami qui arrive souvent en retard à nos rendez-vous. En l’attendant, j’imagine différentes façons de le réprimander. pour son retard. Puis j’essaie de mieux raisonner : « Suis-je moi-même toujours à temps à nos rendez-vous ? Non. Qui suis-je pour lui faire la leçon ? De plus, j’ai sûrement d’autres défauts que mon ami tolère, comme je tolère moi-même actuellement son retard ». Celui-ci arrive peu de temps après. Grâce à mon raisonnement, je l’accueille avec un sourire sincère plutôt qu’avec une réprimande.

4 personnes dans une file d’attente.

Image par Efinamo de Cleanpng.com

Exemple 3 de raisonnement : file d’attente dans un commerce

J’attends depuis longtemps dans une file à la caisse d’un supermarché. La situation commence à m’énerver. Je décide alors de me questionner : « Est-ce que je me stresse pour rien ? Qui a dit que je dois nécessairement être servi dès mon arrivée à la caisse ? Qui suis-je pour décréter ce qui est une attente raisonnable. De plus, moins de personnel aux caisses contribue à réduire les coûts du supermarché et possiblement réduire les prix, en supposant qu’il y ait suffisamment de compétition. »

Exemple 4 de raisonnement : conflit personnel

Un jeune homme en veut à son épouse parce qu’elle a demandé le divorce. Il est fermement persuadé qu’elle a tous les torts et qu’il n’est qu’une victime. Cette pensée le harcèle constamment depuis plusieurs mois. Puis, lorsque sa colère a diminué un peu, il essaie de raisonner : il reconnaît qu’il n’était pas un mari parfait et que les torts sont partagés. Ce raisonnement n’élimine pas la mémoire d’un mariage en difficile. Mais cet exercice mental contribue à réduire un peu sa peine.

Limite 1 : l’épuisement

Les quatre raisonnements précédents sont moins efficaces quand nous sommes épuisés. En particulier, la fatigue profonde fait en sorte que notre conditionnement domine notre logique et nous fonctionnons alors spontanément sans réfléchir. Lorsque nous sommes épuisés, il vaut mieux prendre un peu de repos avant d’utiliser le contenu de cet article.

Limite 2 : ne pas ignorer ses sentiments

L’utilisation de raisonnements ne suggère aucunement d’ignorer ses sentiments. Il s’agit plutôt de les changer un peu ou de les tempérer. Nos sentiments sont quelquefois basés sur des interprétations discutables ou carrément fausses. Il est alors utile d’explorer d’autres perspectives. Ceci afin d’orienter notre perception de la réalité vers un sentiment plus harmonieux.

Limite 3 : seulement une partie de la vérité

Chaque raisonnement ne représente qu’une partie de la vérité, laquelle est parfois complexe. L’objectif n’est pas tellement de trouver le raisonnement miracle qui résume toute la réalité. L’objectif initial est plutôt d’explorer différents raisonnements qui améliorent notre humeur et notre attitude. Et cela facilite la solution de plusieurs problèmes.

« Tout est dans la façon de considérer les choses. »

Conclusion :

L’approche de raisonnements de cet article n’a rien de magique. Le fait d’explorer différentes façons de voir un problème ne le fait pas disparaître. Mais à tout le moins, cette approche me fait cheminer vers une meilleure compréhension des défis auxquelles je suis confronté. Elle me permet en particulier d’augmenter mon objectivité. Et ceci me débarrasse souvent d’un sentiment de victime ; pour faire de moi quelqu’un qui essaie sincèrement de grandir avec chaque difficulté.

« Voyez le problème comme un défi intrigant vous permettant de progresser, d’apprendre quelque chose et de devenir ainsi une meilleure personne. »

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