70 citations de Gustave Flaubert

    1) Citations de Gustave Flaubert extraites des lettres à Louise Colet :

  • Rien ne s’obtient qu’avec effort, tout a son sacrifice.
  • La poésie est une chose aussi précise que la géométrie.
  • Les hautes idées poussent à l’ombre et au bord des précipices comme les sapins.
  • Dans les confidences les plus intimes, il y a toujours quelque chose que l’on ne dit pas.
  • Rien de plus triste qu’un coeur isolé qui n’a pour habitants que des ennuis et des chagrins.
  • Voir les choses en farce est le seul moyen de ne pas les voir en noir. Rions pour ne pas pleurer.
  • À moins d’être un crétin, on meurt toujours dans l’incertitude de sa propre valeur et de celle de ses œuvres.
  • Quand on a quelque valeur, chercher le succès c’est se gâter à plaisir, et chercher la gloire c’est peut-être se perdre complètement.
  • Le succès, les compliments, la considération, l’argent, l’amour des femmes et l’admiration des hommes, tout ce que l’on souhaite enfin est, à des degrés différents, pour les médiocres.
  • Je nie la liberté individuelle parce que je ne me sens pas libre ; et quant à l’humanité, on n’a qu’à lire l’histoire pour voir assez clairement qu’elle ne marche pas toujours comme elle le désirerait.
  • 2) Citations de Gustave Flaubert extraites de ses autres lettres :

  • À force de me trouver mal dans ma solitude, j’arrive à m’y trouver bien. (Lettre à Alfred Le Poittevin, le 3 juillet 1845)
  • Tous les drapeaux ont été tellement souillés de sang et de merde qu’il est temps de n’en plus avoir, du tout. (Lettre à George Sand)
  • Un vieil aplomb moral à lui seul vaut tout le reste, il console de tout quand on n’a plus rien. (Lettre à Ernest Chevalier, le 23 février 1847)
  • Le monde n’est qu’un clavecin pour le véritable artiste ; à lui d’en tirer des sons qui ravissent ou qui glacent d’effroi. (Lettre à Ernest Chevalier, le 23 février 1842)
  • Gustave Flaubert âgé d'environ 50 ans.

    Portrait de Gustave Flaubert peint par Eugène Giraud

    3) Citations de Gustave Flaubert sans référence :

  • Prenez garde à la tristesse, c’est un vice.
  • L’excès de critique engendre l’inintelligence.
  • Le succès est une conséquence et non un but.
  • Il y a des indulgences qui sont un déni de justice.
  • Plus une idée est belle, plus la phrase est sonore.
  • Imbéciles ; ceux qui ne pensent pas comme nous.
  • Le mot ne manque jamais quand on possède l’idée.
  • Plus une œuvre est bonne, plus elle attire la critique.
  • Le difficile en littérature, c’est de savoir quoi ne pas dire.
  • Le succès est une conséquence et ne doit pas être un but.
  • Pour avoir du talent, il faut être convaincu qu’on en possède.
  • La manière la plus profonde de sentir quelque chose est d’en souffrir.
  • Il faut une volonté surhumaine pour écrire, et je ne suis qu’un homme.
  • Égoïsme : se plaindre de celui des autres et ne pas s’apercevoir du sien.
  • Je suis doué d’une sensibilité absurde, ce qui érafle les autres me déchire.
  • C’est une belle chose qu’un souvenir, c’est presque un désir qu’on regrette.
  • Dans ma pauvre vie si plate et si tranquille, les phrases sont des aventures.
  • Un cœur est une richesse qui ne se vend pas, qui ne s’achète pas, mais qui se donne.
  • Le génie amorce toujours de grandes choses, mais c’est le travail qui les mène à terme.
  • Voyager rend modeste. On voit mieux la place minuscule que l’on occupe dans le monde.
  • Rien n’est plus humiliant comme de voir les sots réussir dans les entreprises où l’on échoue.
  • La patrie est peut-être comme la famille, on n’en sent bien le prix que lorsqu’on n’en a plus.
  • La vie doit être une éducation incessante ; il faut tout apprendre, depuis parler jusqu’à mourir.
  • Rien ne m’a plus donné un absolu mépris du succès que de considérer à quel prix on l’obtient.
  • L’avenir nous tourmente, le passé nous retient, et c’est pour cela que le présent nous échappe.
  • Du courage je n’en ai guère, mais j’agis comme si j’en avais, ce qui revient peut-être au même.
  • Je me suis remis à travailler, car l’existence n’est tolérable que si on oublie sa misérable personne.
  • On ne se lasse point de ce qui est bien écrit, le style c’est la vie ! C’est le sang même de la pensée.
  • Nos passions sont comme les volcans, elles grondent toujours, mais l’éruption n’est qu’intermittente.
  • L’amour est une plante de printemps qui parfume tout de son espoir, même les ruines où il s’accroche.
  • Je ne sais pas comment font pour vivre les gens qui ne sont pas du matin au soir dans un état esthétique.
  • Le seul moyen de n’être pas malheureux c’est de s’enfermer dans l’art et de compter pour rien tout le reste.
  • Le génie n’est pas rare maintenant, mais ce que personne n’a plus et ce qu’il faut tâcher d’avoir, c’est la conscience.
  • Le cœur de l’homme est encore plus variable que les saisons, tour à tour plus froid que l’hiver et plus brûlant que l’été.
  • On fait de la critique quand on ne peut pas faire de l’art, de même qu’on se met mouchard quand on ne peut être soldat.
  • C’est quelque chose, le rire ; c’est le dédain et la compréhension mêlés, et en somme la plus haute manière de voir la vie.
  • Je crois cet axiome vrai, à savoir que l’on aime le mensonge, mensonge pendant la journée et songe pendant la nuit. Voilà l’homme.
  • Quand on ne regarde la vérité que de profil ou de trois quarts, on la voit toujours mal. Il y a peu de gens qui savent la contempler de face.
  • Enfin, je crois avoir compris une chose, une grande chose, c’est que le bonheur pour les gens de notre race est dans l’idée et pas ailleurs.
  • La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles.
  • N’importe, bien ou mal, c’est une délicieuse chose que d’*écrire, que de ne plus être soi, mais de circuler dans toute la création dont on parle.
  • Le mépris de la gloriole et du gain est la première marche pour atteindre au Beau, la morale n’étant qu’une partie de l’esthétique, mais sa condition foncière.
  • J’aimerais mieux avoir peint la chapelle Sixtine que gagné bien des batailles, même celle de Marengo. Ça durera plus longtemps et c’était peut-être plus difficile.
  • Il ne suffit pas d’avoir de l’esprit. Sans le caractère, les œuvres d’art, quoi qu’on fasse, seront toujours médiocres ; l’honnêteté est la première condition de l’esthétique.
  • Il est toujours triste de partir d’un lieu où l’on sait que l’on ne reviendra jamais. Voilà de ces mélancolies qui sont peut-être une des choses les plus profitables des voyages.
  • La vérité n’est pas faite pour consoler comme une tartine de confitures qu’on donne aux enfants qui pleurent. Il faut la rechercher, voilà tout, et écarter de soi ce qui n’est pas elle.
  • La première qualité de l’art et son but est l’illusion ; l’émotion, laquelle s’obtient souvent par certains sacrifices de détails poétiques, est une tout autre chose et d’un ordre inférieur.
  • Comme nous nous attachons aux choses ! C’est surtout quand on voyage que l’on sent profondément la mélancolie de la nature, qui n’est que celle de notre âme projetée sur les objets.
  • Les beaux fragments ne font rien ; l’unité, l’unité, tout est là. L’ensemble, voilà ce qui manque à tous ceux d’aujourd’hui, aux grands comme aux petits. Mille beaux endroits, pas une œuvre.
  • Certes, il est beau d’occuper de la place dans les âmes de la foule, mais on y est les trois quarts du temps en si piètre compagnie qu’il y a de quoi dégoûter la délicatesse d’un homme bien né.
  • La première qualité pour voir est de posséder de bons yeux. Or, s’ils sont troublés par les passions, c’est-à-dire par un intérêt personnel, les choses vous échappent. Un bon cœur donne tant d’esprit.
  • Il faut, quand on veut faire de l’art, se mettre au-dessus de tous les éloges et de toutes les critiques. Quand on a un idéal net, on tâche d’y monter en droite ligne, sans regarder à ce qui se trouve en route.
  • Si chaque passion, si chaque idée dominante de la vie est un cercle où nous tournons pour en voir la circonférence et l’étendue, il ne faut pas y rester enfermé mais se mettre en dehors. (L’éducation sentimentale, 1869)
  • Celui qui, voyageant, conserve de soi la même estime qu’il avait dans son cabinet en se regardant tous les jours dans sa glace, est un bien grand homme ou un bien robuste imbécile. Je ne sais pourquoi, mais je deviens très humble.
  • Il n’y a pour moi dans le monde que les beaux vers, les phrases bien tournées, harmonieuses, chantantes, les beaux couchers de soleil, les clairs de lune, les tableaux colorés, les marbres antiques et les têtes accentuées. Au-delà, rien.
  • L’artiste doit tout élever, il est comme une pompe, il a en lui un grand tuyau qui descend aux entrailles des choses, dans les couches profondes, il aspire et fait jaillir au soleil en gerbes géantes ce qui était plat sous terre et ce qu’on ne voyait pas.
  • Faire de l’art pour gagner de l’argent, flatter le public, débiter des bouffonneries joviales ou lugubres en vue du bruit ou des monacos, c’est là la plus ignoble des professions, par la même raison que l’artiste me semble le maître homme des hommes.
  • La masse, le nombre est toujours idiot. Je n’ai pas beaucoup de convictions, mais j’ai celle-là fortement. Cependant il faut respecter la masse, si inepte qu’elle soit, parce qu’elle contient des germes d’une fécondité incalculable. Donnez-lui la liberté, mais non le pouvoir.
  • À mesure que l’humanité se perfectionne, l’homme se dégrade ; quand tout ne sera plus qu’une combinaison économique d’intérêts bien contre-balancés, à quoi servira la vertu ? Quand la nature sera tellement esclave qu’elle aura perdu ses formes originales, où sera la plastique ?
  • Il est beau d’être un grand écrivain, de tenir les hommes dans la poêle à frire de sa phrase et de les y faire sauter comme des marrons. Il doit y avoir de délirants orgueils à sentir qu’on pèse sur l’humanité de tout le poids de son idée, mais il faut pour cela avoir quelque chose à dire.

Courte biographie de Gustave Flaubert (né à Rouen le 12 décembre 1821 et mort à Croisset, le 8 mai 1880)

    Écrivain français, Gustave Flaubert est considéré, avec Victor Hugo, Stendhal, Balzac et Zola, comme l’un des plus grands romanciers français du xixe siècle. Il se distingue par la modernité de sa poétique romanesque. Flaubert a marqué la littérature universelle par la profondeur de ses analyses psychologiques, son grand réalisme et son regard précis sur les comportements. La force de son style se révèle en particulier dans ses grands romans comme Madame Bovary (1857), L’Éducation sentimentale (1869) ou le recueil de nouvelles Trois Contes (1877).