65 citations de Jean de La Bruyère

  • La vie se passe tout entière à désirer.
  • Être avec des gens qu’on aime, cela suffit.
  • L’ennui est entré dans le monde par la paresse.
  • Un beau visage est le plus beau de tous les spectacles.
  • C’est la profonde ignorance qui inspire le ton dogmatique.
  • Il faut rire avant d’être heureux de peur de mourir sans avoir ri.
  • Un ambitieux a autant de maitres qu’il y a de gens qui lui sont utiles.
  • Il y a du plaisir à rencontrer les yeux de celui à qui l’on vient de donner.
  • Il n’y a guère au monde un plus bel excès que celui de la reconnaissance.
  • C’est par faiblesse que l’on hait un ennemi, et que l’on songe à s’en venger.
  • Il n’y a point de chemin trop long à qui marche lentement et sans se presser.
  • La vie est une tragédie pour celui qui sent, et une comédie pour celui qui pense.
  • Ceux qui emploient mal leur temps sont les premiers à se plaindre de sa brièveté.
  • On est prompt à connaitre ses plus petits avantages et lent à pénétrer ses défauts.
  • En amour, il n’y a guère d’autre raison de ne plus s’aimer que de s’être trop aimés.
  • Oserais-je dire que le coeur concilie les choses contraires, et admet les incompatibles ?
  • Les enfants n’ont ni passé ni avenir et, ce qui ne nous arrive guère, ils jouissent du présent.
  • La générosité consiste davantage à donner au bon moment que de donner en grande quantité.
  • La plupart des hommes emploient la première partie de leur vie à rendre l’autre moitié misérable.
  • C’est un excès de confiance dans les parents d’espérer tout de la bonne éducation de leurs enfants.
  • L’on voit des hommes tomber d’une haute fortune par les mêmes défauts qui les y avaient fait monter.
  • L’on ne peut aller loin dans l’amitié, si l’on n’est pas disposé à se pardonner les uns les autres les petits défauts.
  • Les gens déjà chargés de leur propre misère sont ceux qui entrent davantage par la compassion dans celle d’autrui.
  • Si la vie est misérable, elle est pénible à supporter ; si elle est heureuse, il est horrible de la perdre. L’un revient à l’autre.
  • Le trop d’attention qu’on met à observer les défauts d’autrui fait qu’on meurt sans avoir eu le temps de connaitre les siens.
  • Il n’y a pour l’homme que trois événements : naitre, vivre et mourir. Il ne se sent pas naitre, il souffre à mourir, et il oublie de vivre.
  • Un homme sage ni ne se laisse gouverner, ni ne cherche à gouverner les autres ; il veut que la raison gouverne seule, et toujours.
  • Une grande âme est au-dessus de l’injure, de l’injustice, de la douleur, de la moquerie ; et elle serait invulnérable si elle ne souffrait par la compassion.
  • Celui qui ne sait rien croit enseigner aux autres ce qu’il vient d’apprendre lui-même ; celui qui sait beaucoup pense à peine que ce qu’il dit puisse être ignoré.
  • Le regret qu’ont les hommes du mauvais emploi du temps qu’ils ont déjà vécu, ne les conduit pas toujours à faire de celui qui leur reste à vivre un meilleur usage.
  • Estimer quelqu’un, c’est l’égaler à soi. ~ (Les Caractères, Des jugements, 1668)
  • La finesse flotte entre le vice et la vertu. ~ (Les Caractères, De la cour, 1688)
  • Tout notre mal vient de ne pouvoir être seul. ~ (Les Caractères, 1696)
  • L’entêtement et le dégoût se suivent de près. ~ (Les Caractères, Des jugements, 1688)
  • Le plaisir le plus délicat est de faire celui d’autrui. ~ (Les Caractères)
  • Le sage guérit de l’ambition par l’ambition même. ~ (Les Caractères, Du mérite, 1688)
  • Un caractère bien fade est celui de n’en avoir aucun. ~ (Les Caractères, De la Société et de la conversation, 1688)
  • Toute confiance est dangereuse si elle n’est pas entière. ~ (Les Caractères, De la Société et de la conversation, 1688)
  • L’ambitieux en a autant qu’il y a de gens utiles à sa fortune. ~ (Les Caractères)
  • Il y a des gens qui parlent un moment avant d’avoir pensé. ~ (Les Caractères, De la Société et de la conversation, 1688)
  • Le flatteur n’a pas assez bonne opinion de soi ni des autres. ~ (Les Caractères, Des jugements, 1688)
  • L’esprit chagrin fait que l’on n’est jamais content de personne. ~ (Les Caractères, De l’esprit chagrin, 1688)
  • Toute révélation d’un secret est la faute de celui qui l’a confié. ~ (Les Caractères, De la Société et de la conversation, 1688)
  • L’on craint la vieillesse, que l’on n’est pas sûr de pouvoir atteindre. ~ (Les Caractères)
  • Il y a bien autant de paresse que de faiblesse à se laisser gouverner. ~ (Les Caractères, Du cœur – 1688)
  • L’harmonie la plus douce est le son de la voix de celle que l’on aime. ~ (Les Caractères, 1696)
  • Rarement on se repent d’avoir parlé peu, très souvent de trop parler. ~ (Les Caractères, De l’homme, 1688)
  • Il y a une espèce de honte à être heureux à la vue de certaines misères. ~ (les Caractères)
  • Chaque vertu ne demande qu’un homme, la seule amitié en veut deux. ~ (Les Caractères ou les moeurs de ce siècle, 1688)
  • La pauvreté manque de beaucoup de choses, l’avarice manque de tout. ~ (Les Caractères ou les moeurs de ce siècle, 1688)
  • La faveur met l’homme au-dessus de ses égaux, et sa chute au-dessous. ~ (Les Caractères, De la cour, 1688)
  • Il n’y a point au monde un si pénible métier que celui de se faire un grand nom. ~ (Les Caractères, Du mérite, 1688)
  • Le plaisir de la critique nous ôte celui d’être vivement touchés de très belles choses. ~ (Les Caractères)
  • Les hommes sont trop occupés d’eux-mêmes pour avoir le loisir de discerner les autres. ~ (Les Caractères, Du mérite, 1688)
  • C’est le rôle d’un sot d’être importun : un homme habile sent s’il convient, ou s’il ennuie. ~ (Les Caractères, De la Société et de la conversation, 1688)
  • Il y a dans quelques hommes une certaine médiocrité d’esprit qui contribue à les rendre sages. ~ (Les Caractères, De l’homme, 1688)
  • L’esprit de modération et une certaine sagesse dans la conduite laissent les hommes dans l’obscurité. ~ (Les Caractères)
  • Il faut très peu de fonds pour la politesse dans les manières ; il en faut beaucoup pour celle de l’esprit. ~ (Les Caractères, Des jugements, 1688)
  • C’est une grande misère que de n’avoir pas assez d’esprit pour bien parler, ni assez de jugement pour se taire. ~ (les Caractères)
  • Un coupable puni est un exemple pour la canaille : un innocent condamné est l’affaire des honnêtes gens. ~ (Les Caractères, De quelques usages, 1688)
  • La gloire ou le mérite de certains hommes est de bien écrire ; et de quelques autres, c’est de n’écrire point. ~ (Caractères)
  • De tous les moyens de faire sa fortune, le plus court et le meilleur est de mettre les gens à voir clairement leurs intérêts à vous faire du bien. ~ (Les Caractères)
  • On parle beaucoup de l’expérience de la vieillesse. La vieillesse nous ôte les sottises et les vices de la jeunesse ; mais elle ne nous donne rien. ~ (Les Caractères)
  • Quand une lecture vous élève l’esprit et qu’elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger l’ouvrage : il est bon et fait de main d’ouvrier. ~ (Les Caractères)
  • L’esprit de la conversation consiste bien moins à en montrer beaucoup qu’à en faire trouver aux autres ; celui qui sort de votre entretien content de soi et de son esprit, l’est de vous parfaitement. ~ (Les Caractères)
  • La politesse n’inspire pas toujours la bonté, l’équité, la complaisance, la gratitude ; elle en donne du moins les apparences, et fait paraitre l’homme au dehors comme il devrait être intérieurement. ~ (Les Caractères)
  • N’envions point à une sorte de gens leurs grandes richesses ; ils les ont à titre onéreux, et qui ne nous accommoderait point : ils ont mis leur repos, leur santé, leur honneur et leur conscience pour les avoir ; cela est trop cher, et il n’y a rien à gagner à un tel marché. ~ (Les Caractères)
  • La plupart des hommes, pour arriver à leurs fins, sont plus capables d’un grand effort que d’une longue persévérance : leur paresse ou leur inconstance leur fait perdre le fruit des meilleurs commencements ; ils se laissent souvent devancer par d’autres qui sont partis après eux et qui marchent lentement, mais constamment. ~ (Les Caractères)

Courte biographie de Jean de La Bruyère (1645 – 1696) :

Jean de La Bruyère était philosophe et écrivain. Il est né le 16 août 1645 à Paris et est décédé le 10 mai 1696 dans la même ville. La Bruyère a étudié la philosophie et la littérature à l’Université de Paris et a été ordonné prêtre en 1668. Il a enseigné la philosophie et la littérature à l’Université de Caen. C’est principalement la publication du recueil « Les Caractères » en 1688, qui a fait connaître La Bruyère du grand public. Cet ouvrage est une série de portraits de personnages de son époque, présentés sous forme de courts énoncés. La Bruyère est l’un des premiers exemples de littérature de caractères en France. Il a publié d’autres œuvres, notamment des essais et des traductions de textes latins. Ses écrits ont été grandement appréciés pour leur ironie et leur perspicacité et ont eu une grande influence sur la littérature et la philosophie françaises.

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